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The Quills
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25 septembre 2007

Chapitre VI: The Sweetest Rebirth

Shaolan s’assit à même le sol et ouvrit sa serviette. Prestement, il en sortit le livre à l’inscription argentée, et vérifiant qu’il avait bien la photo en sa possession, ouvrit l’œuvre. Devant lui, les lignes noires et constantes apparurent. Il ne prit même pas le temps de les lire, attendant simplement qu’elles s’évaporent comme les autres fois. Mais les minutes s’écoulaient et rien ne se passait. Les phrases étaient toujours sous ses yeux, le narguant. Perplexe, il tourna la page et y découvrit la suite du texte. Il avança, faisant défiler les pages et ses yeux ne rencontraient toujours que des lignes…encore des lignes…toujours des lignes…

- Non…allez marche saleté…allez je dois y retourner…disparaissez merde !

Pris de rage il envoya le livre valsé au loin. Adossé contre le comptoir il fixait le bouquin, toujours ouvert entre ses pages écrites, désespérément.

- C’est pas possible…fait chier!

Soudain, les lignes commencèrent à s’effacer, les pages tournèrent comme poussées par un vent invisible. Voyant cela, Shaolan se précipita vers le livre juste au moment où les dernières lignes s’estompaient et s’en saisit.

L’odeur d’encens réveilla le jeune homme qui se redressa, un peu sonné. Il posa son regard sur le lieu où il était arrivé, lieu qu’il devenait déjà ne pas être Whitechapel : Il était dans une église. Petite, aux murs blancs et aux grandes fenêtres dotées de vitres représentant dans un assemblage multicolore de vert, jaune et bleu, la vierge marie et d’autres figures emblématiques catholiques.

Shaolan fronça les sourcils en sortant de la rangé de banc où il était apparu. Devant l’autel, il remarqua une silhouette agenouillée devant le crucifie, dans un habit noir et blanc.
Une bonne sœur qui visiblement s’appliquait à ses prières. Tournant les talons, le jeune homme se dirigeait vers les portes ouvertes quand une voix l’interpella :

- Vous êtes bien loin de chez vous mon fils…

Cette voix…Shaolan se retourna vivement et resta stupéfait. La religieuse lui souriait doucement, les mains jointes sous son habit, une petite croix en argent pendu au niveau de sa poitrine.

- Tomoyo ?!
- Sœur Clarence mon fils. L’interrompit la vieille femme d’une voix douce.
- Mais…
- Vous vous posez encore des questions dont vous n’avez nullement besoin mon fils.

Au fur et à mesure qu’elle parlait, le jeune homme se rapprochait de l’autel, près duquel la vieille femme était toujours debout, le gratifiant de ce sourire calme et serein qui l’agaçait. Elle ne lui donnait aucune explication et semblait même prendre plaisir à le voir se morfondre dans ces questions qui hantaient son esprit en ce moment même.

- Posez vos questions mon fils.
- Comment voulez vous que je le fasse alors que vous vous bornez à m’interrompre dès que je tente de m’exprimer !
- Le temps passe si vite mon fils, et vous en manquez cruellement, je ne fais que vous économiser des moments que vous pourriez mieux occuper, soyez en sur.
- Que voulez vous dire par là ? Pourquoi le temps me manquerait il ? Tant que le livre est en ma possession je suis libre d’aller et repartir quand bon me semble.
- Où est il mon fils ? Demanda t elle, son regard prune s’illumina d’une lueur de malice.

Frappé d’effroi, Shaolan tourna la tête vers la rangée de banc où il était auparavant et s’y précipita immédiatement. Il passa promptement entre les sièges mais ne trouva rien. Sentant l’angoisse montée en lui, il se traversa l’autre rangée, puis une autre, mais en vain.

- Où est il ? je suis sûr que c’est vous qui l’avez pris ! Rendez le moi ! s’écria t il.

Sa voix se répandit en écho dans la petite chapelle silencieuse, mais la religieuse ne sembla pas s’en formaliser. Toujours aussi stoïque, elle soutenait le regard ambre enflammé par la colère sans ciller.

- Je n’y suis pour rien, le livre ne veut plus de vous.

Elle laissa passer quelque minute, comme pour que le jeune homme puisse comprendre tout le sens de cette phrase puis continua :

- Vous avez dû le remarquez non ? Quand vous avez souhaité revenir, le livre n’a pas voulu n’est ce pas ?
- J’ai pensé que c’était simplement une erreur…murmura t il, plus pour lui-même qu’en réponse aux questions de la vieille femme.
- Etes vous sûr de savoir ce que vous désirez vraiment Shaolan ?

Sans attendre de réponse, la sœur se signa, et fit quelque pas, s’éloignant du jeune chinois, toujours à ses pensées. Que voulez t il ? Si le livre ne voulait plus le ramener vers ce passé qui était sensé lui faire connaître un nouveau sens à sa vie, alors peut être que lui-même ne le voulait pas…

- Attendez ! s’exclama t il en se retournant vers la religieuse

Mais seule sa propre voix lui répondit ; Il n’y avait plus aucune trace de la vieille femme.

Que faire ? Sans le livre il ne pouvait pas revenir dans son présent. Il devait retourner au Queen Gate, là bas, il avait le sentiment de trouver sa réponse. Décidé, il quitta l’église.

Le fiacre venait de s’arrêter devant le manoir aux pierres ocres, faisant tomber le marche pied dans ce bruit métallique, désormais familier. Le jeune homme s’empressa de descendre. Il tendit prestement deux piécettes au cochet puis monta les quelques marches vers l’entrée.

A peine avait il esquisser un geste vers la poignée que la porte de bois s’ouvrit d’elle-même, laissant voir la silhouette légèrement incliné vers l’avant, dans un geste de respect envers le propriétaire des lieux, qui pénétra dans la pénombre du vestibule.

- Vous revoilà maître, nous vous attendions. S’exclama la servante en se redressant.

Shaolan ne sut s’il devait encore s’en étonner ; devant lui, nulle autre que la vieille femme aux yeux souriant de malice. Il était las de ce petite jeu, dans la voiture il avait eu tout le loisir de repenser à toute cette histoire et en était arrivé à la conclusion qu’il ne désirait que revoir la jeune femme aux cheveux miel, lui reparler, sentir ce désir se répandre de ses veines, le refaisant revivre, lui apportant cette douce chaleur et avec elle, ce sentiment de danger, d’interdit qui l’enivrait plus que tout.

- Monsieur ? Désirez-vous dîner ? Demanda la servante toujours debout devant lui.

Le jeune chinois fusilla la veille femme du regard, lui intiment silencieusement de cesser ce jeu qu’il avait en horreur depuis le début de cette matinée.

- Où est-elle ?
- Vous ne devriez pas la voir pour l’instant. Répondit Tomoyo, reprenant son ton calme mais ferme.
- Je n’ai point besoin de vos conseils, vous ne désirez pas répondre à mes questions, soit, je ne vous en poserais plus, alors laissez moi faire ce qui me semble le mieux et ainsi nous serons tous les deux satisfaits.

Disant cela, il se dirigea vers l’escalier en bois, donc les marches étaient revêtues d’un tapis rouge, ressemblant à celui du salon.

- Shaolan non !

S’exclamant, la veille femme le suivit à l’étage, le retenant par le bras, ne perdant pas pour autant son calme, mais sa voix marquait néanmoins une pointe de colère.

- Vous allez m’écouter avant de la voir, vous n’apprécierez sans doute pas l’état dans lequel votre adorée ce trouve.
- Ce n’est pas mon…comment cela ? S’exclama t il sentant l’inquiétude l’envahir.
- Venez, je vais vous expliquez.

Elle le guida jusqu’à une chambre et le faisant entrer, referma la porte sur eux. Le jeune homme, fronçant les sourcils, pris une des chaises postées devant la cheminée au feu crépitant. S’essayant devant lui, la servante entreprit de lui compter les dernières péripéties de la péripatéticienne.

La porte grinça légèrement quand il l’entrouvrit. Sur le lit à demi éclairé par les flemmes dansant dans l’âtre, il devinait la silhouette endormie entre les draps de satin. Lentement il referma la porte derrière lui et fit quelques pas vers le baldaquin aux rideaux jaunes en soie.

D’une main, il écarta l’un des pans du tissu transparent et ses yeux rencontrèrent le visage endormi de la jeune femme. Un voile de tristesse et de colère passa dans ses prunelles chocolat. La fureur qu’il avait ressenti au récit de la veille femme ne s’était pas entièrement estompée, il avait eu envie de se précipiter dans le quartier de débauche à la recherche de celui qui avait eu l’audace de s’attaquer à sa belle.

Il ouvrit le rideau un peu plus, laissant les flemmes de la cheminée éclairer les traits de la londonienne. La peau pêche était marquée de bleus, s’inclinant, il déposa un baiser sur la joue meurtrie. Les paupières closes frémirent un instant, et les émeraudes croisèrent l’ambre. Immédiatement le sommeil se retira du regard de Sakura qui s’enflamma de colère, se redressant prestement, elle gifla le jeune chinois.

Ils s’affrontèrent un moment du regard puis la jeune femme avança sa main une seconde fois pour l’abattre contre la joue de Shaolan mais celui-ci la retint avant qu’elle ne le touche. Ce geste la mit en colère et de son autre main elle martela le torse du jeune homme de son poing. Shaolan la laissa faire, la culpabilité coulait en lui au rythme du sang dans ses veines.

- Je te hais, je te déteste ! Répétait la jeune femme entre ses larmes.

Aux yeux du jeune chinois, le seul vrai coupable c’était lui. Il l’était de n’avoir pas été près d’elle, il l’était d’avoir ouvert ce maudit livre, il l’était d’avoir laissé le mensonge s’immiscer dans sa vie de couple, il l’était d’avoir gâché sa vie…et maintenant la sienne.

Alors il la laissa faire, elle le frappa, encore et encore, de plus en plus violement, les larmes roulant sur ses joues et lui ne bougeait toujours pas. Et puis, les coups perdirent de leur intensité, faisant redoubler les sanglots étouffés de la londonienne. Doucement elle finit par poser sa tête contre le ventre du jeune homme, enserrant sa taille de ses bras.

- Je te déteste…te déteste…murmura t elle.

D’une geste maladroit il caressa les cheveux de la jeune femme, fixant le vide devant lui, il continuait à se maudire en silence. Chaque larme avait été une lame enfoncée plus profondément dans ses veines emplie de cette amère culpabilité.

- Pourquoi…pourquoi m’as-tu laissé ?

Shaolan baissa le regard vers la londonienne qui gardait toujours sa tête posée contre lui. Cette question, qui n’en était pas vraiment une, suffit à le sortir de cet état second, et doucement, il l’obligea à le regarder, ce qu’elle fit. Les larmes qui inondaient encore ses yeux verts brillaient dans la faible lueur des flammes approfondissant encore plus le sentiment de fragilité qui se dégageait d’elle, faisant oublier ce qu’elle était aux yeux des autres ; personne, en voyant la jeune femme dans cet état n’aurait pu croire que la rue était son métier.

Lentement, se pencha vers elle et déposa ses lèvres sur celle de Sakura qui ne le repoussa pas. Approfondissant l’échange il s’assit sur le bord de l’immense lit, précautionneusement, poussa la jeune femme à reposer sa tête sur les oreillers. Les cheveux miels de répandirent sur le tissu blanc. Aidé de ses mains mises de par et d’autre du visage de la fille de joie - de façon à être au dessus d’elle sans pour autant lui faire supporter son poids – il l’embrassa tendrement puis, avec toute la douceur dont il était capable, il s’écarta d’elle.
Sakura le regarda s’éloigner avec crainte ; Non si c’était un rêve elle ne voulait en aucun cas qu’il prenne fin aussi subitement. Le rattrapant par le poignet, elle le supplia du regard. Pour tout réponse le jeune homme lui adressa un sourire confiant.

Cela lui suffit, et elle se détendit quelque peu, mais bien vite la jeune femme se crispa quand Shaolan ôta les draps qui recouvraient son corps nu mais surtout meurtrie. Elle essaya vainement de l’en empêcher mais d’un regard tendre et enflammé, il lui fit comprendre que tout irait bien. Gênée, honteuse, le rouge aux joues, Sakura n’osa pas croiser les yeux du jeune homme qui embrassaient sa nudité. Des bleus la recouvraient presque entièrement, entrelacés de bandage d’un blanc immaculé contrastant avec la couleur pêche de sa peau. Se déchaussant, Shaolan monta sur le lit, au bout, à ses pieds, faisant face au corps si fragile allongé sur le lit de plume.

- Regarde-moi… Sakura.

D’une voix chaude et douce, le souhait fut exaucé avec une certaine timidité. Sakura leva les yeux vers le jeune homme qui lui souriait tendrement, une lueur familière dansant dans ses prunelles.

- Ne ferme point les yeux, regarde moi encore…regarde moi….

Faiblement elle acquiesça. Ainsi, Shaolan se pencha sur ses jambes nues, déposant ses lèvres sur les bleus qui marquaient celles-ci. Lentement, il remonta, pansant les marques disgracieuses de ses baisers chauds, arriva aux cuisses de la jeune femme mais ne s’y attarda pas, remontant encore plus, sur son ventre bandé. Doucement il écarta ses bras bleuis, se plaçant au dessus d’elle, toujours soutenu par ses mains sur le lit afin de ne pas relancer la douleur des blessures. Ses lèvres remontèrent le long des seins de la londonienne où il s’attarda un peu plus sur les deux mamelons blessés, léchant les plaies encore douloureuses. Puis ses baisers dérivèrent sur ses épaules continuant le long de son bras droit finissant par la paume de sa main. Se redressant, il posa son regard sur Sakura, qui suivait ses moindres gestes guérisseurs des yeux. Ne brisant pas ce lien invisible, Shaolan déposa ses lèvres amoureuses dans la paume gauche de la jeune femme, remontant vers son épaule, puis le long de son cou, enfin vers sa joue pour échouer sur ses lèvres impatientes et tremblantes de désir.

- Te sens tu la force de te retourner ?

Pour seule réponse, elle lui sourit, se redressant péniblement sur ses mains, elle se plaça sur le ventre, offrant au jeune homme son dos dont la peau pêche n’était pas moins coti. Passant ses mains sous son ventre pour atténuer la douleur, elle ferma les yeux, son visage emprunt à une sérénité telle qu’on l’eues cru endormie.
Se postant sur le côté, le jeune homme assit observa les plaies pendant un instant puis, souffla lentement sur la peau bleuie. D’un souffle chaud, doux, embrassant par endroit les meurtrissures que ses lèvres croisaient. La douleur s’estompant lentement, Sakura se sentait revivre sous ces caresses guérisseuses.



Le feu se consumait lentement dans le foyer. À la lueur orange, les deux amants étaient allongés sur l’immense lit, la tête de la jeune femme reposant docilement sur le torse de Shaolan, qui caressait la chevelure miel doucement. Il cessa un instant, l’obligeant à rencontrer son regard. En souriant, il écarta quelques mèches miel du visage tuméfié.

- Seigneur que tu es belle…souffla t il.

Sakura ferma les yeux, tournant la tête vers la cheminée.

- Ne dit point de sottise, je suis laide, …je suis sale, regarde mon visage, il est…

Il l’interrompit en caressant sa joue doucement.

- Regarde-moi…

Elle s’exécuta, de nouvelles larmes perlant aux coins de ses yeux.

- Je te vois, je te contemple et tu es magnifique Sakura…une fleur de cerisier est toujours belle…même quand elle se fane...
- Alors réponds-moi, pourquoi m’as-tu laissé…tu m’avais assuré ton retour, et tu es là mais un mois s’est écoulé depuis ta promesse Shaolan, un mois est une éternité dans la rue…tant de choses se passent en un mois…tant de choses changent en un mois…

Cette révélation laissa le jeune homme sans voix ; un mois. Comment cela se pouvait-il ? Il n’avait disparu que quelques heures pourtant. Le temps était donc plus rapide dans sa course dans ce passé. Que faire ? Lui expliquer ? Lui mentir ? La deuxième solution était la plus envisageable s’il ne voulait pas voir sa belle s’enfuir en courant, ou pire croire qu’il se moquait d’elle. Mal à l’aise, il se résigna à cacher la vérité, du moins, pour le moment se promit-il.

- J’ai dû repartir auprès de ma mère qui est placée dans une maison de repos en France. Expliqua-t il avec une facilité qui le déconcerta lui-même.
- Oh…elle va bien ?
- Oui oui, ne t’en inquiète pas. Assura-t il avec un sourire, en lui caressant la joue.
- Tu as de la chance de l’avoir, …j’espère que tu en es conscient !

Elle avait beau cacher la tristesse de ce début de phrase avec le ton de la suivante qui se voulait menaçant, Shaolan s’en rendit compte immédiatement.

- Je pense qu’elle t’apprécierait beaucoup. Tu la rencontreras un jour, promis.

« De toute façon, elle ne peut pas réagir pire que Lya » Pensa t il amèrement.

- NON !

Cette réponse si brutale fit sursauter le jeune homme. Sakura s’était redressée vivement, grimaçant de douleur, mais le fixait, déterminée.

- Ne fait point de promesses que tu ne pourrais tenir. Je ne suis pas stupide Shaolan, certes, je suis une miséreuse et, je ne connais rien du beau monde, mais je sais que ta mère n’acceptera jamais une catin au sein de sa prestigieuse famille, alors non, je ne la rencontrerais point. S’exclama-t elle.

Shaolan resta silencieux durant un moment, ne quittant pas la londonienne du regard. Il avait oublié ce qu’elle était dans ce temps lointain. À ses yeux, cette jeune femme au corps enivrant était plus pure que toutes les vierges du présent, plus majestueuse et plus forte que ces reines et ces princesses que sa mère lui avait présentées, espérant par un heureux miracle un amour immédiat entre les deux parties. Il avait cru, il avait été sûr de trouver chez Lya les mêmes qualités, mais, au final, il avait découvert que ce n’était pas le cas et que l’hôtesse de l’air n’avait aimé de lui que cet argent qu’il avait étalé pour la convaincre de l’accepter.

Frappé par une vérité qui lui semblait soudain pourtant si évidente, il se rendit compte que c’était lui qui avait fait germer cette cupidité presque maladive dans l’âme de cette autre femme. Lui…lui et son envie de l’avoir. Lui et son envie d’être aimé. Il avait joué avec le feu en lui montrant son compte en banque au lieu de son âme et voilà où ils en étaient à présent ; au bord du divorce. Une grave erreur, une erreur irrémédiable qui lui avait valu de gâcher deux années de sa vie, et celle d’une femme qu’il avait pourtant aimée de tout son cœur.

« Mon dieu…Qu’ai-je fait ? » Pensa-t-il ahurit.

- Shaolan…qu’as-tu … ? Demanda Sakura effarée.

Il pleurait. Silencieusement, amèrement, douloureusement il pleurait. Ses larmes glissaient lentement le long de ses joues pour venir mourir ses les draps défaits. Le regard brisé, les mains tremblantes il semblait dans un autre lieu, dans un autre temps. Il comprenait enfin ce qui clochait dans ce couple qu’il avait pourtant tant souhaité, ce n’était pas sa femme, c’était lui. Vérité cruelle, sincérité brisante, toutes les choses qu’il avait reprochées à cette femme n’étaient qu’illusion, tout était de sa faute, il l’avait ainsi changé, il l’avait ainsi épousé.

Brusquement il se jeta entre les bras de Sakura, l’enlaçant avec force sans pour autant ranimer la douleur de ses côtes brisées. Surprise, la jeune femme ne sut que faire. Cette soudaine fragilité mêlée à cette souffrance dans le regard du jeune l’avait prise de court. Maladroitement elle caressa les cheveux indisciplinés dans un geste tendre tandis que Shaolan blottit en son sein à la manière d’un enfant, laissait libre cours à ses larmes d’absolution.

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