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The Quills
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24 septembre 2007

Chapitre III: Behind Title's Mystery

La jeune femme posa sur lui un regard empli d’incompréhension, où de nouvelles larmes se pressaient aux bords de ses émeraudes.

- Co…Comment…Balbutia t elle en clignant des paupières.
- Je parle japonais, j’ai beaucoup voyagé. Expliqua t il en regardant partout sauf vers la jeune femme. Je…je suis marri ne pleurez pas, s’il vous plaît.

Nerveusement, il fouilla dans ses poches et lui tendit un mouchoir en tissu brodé de ses initiales. Elle le prit, baissant la tête honteusement. Il l’observa longuement pendant qu’elle essuyait maladroitement le maquillage noir de fortune qui avait coulé le long de ses joues rosies par la chaleur de l’endroit et sans doute aussi par celle du désir qui s’était estompé aussi vite que leur étreinte avait été brisée.

- Attendez…

Il lui prit le carré de tissu en coton des mains et entreprit de tamponner doucement les traces noires qu’elle n’avait finalement fait qu’étaler sur son visage. Les yeux dans les yeux, ils se contemplaient dans un silence chargé d’émotion. Lentement, la jeune femme déposa sa main sur celle du jeune homme qui se faisait caressante.

- Aime moi…Shaolan.

Sa voix était douce, chaude, vibrante d’un sentiment pur et intense. Elle le regardait de ses yeux de femmes, délaissant pour la première fois depuis leur rencontre ses regards aguicheurs et faux, signifiant ainsi, qu’elle oubliait son métier. Il sentit les lèvres douces et légèrement tremblantes, effleurer timidement les siennes. Une vague de désir ardent le prit aux tripes et il captura l’offrande délicieuse dans un baiser tendre et enflammé.

Doucement il la coucha sur le canapé, son regard ambre fiévreux toujours encré dans les prunelles vertes de la jeune femme. A nouveau il descendit ses baisers sur son cou qu’il parsema avec passion, sous les gémissements de bien être de Sakura. Elle laissa ses mains se perdre dans les cheveux chocolat indisciplinés mais soyeux du jeune homme, caressant son cuir chevelu dans un massage expert et doux. Il gémit à son tour.

Un toussotement se fit entendre, brisant la magie du moment. Les deux amants se relevèrent immédiatement, rougissant comme deux adolescents pris en faute. Shaolan regarda la vieille servante, visiblement mécontent de cette interruption. Elle lui adressa un sourire désolé, et lui indiqua discrètement de la suivre. Il hocha la tête et elle disparut aussi vite qu’elle s’était introduite dans la pièce.

Le jeune homme se retourna vers sa compagne qui évita son regard, les joues teintées de rose, les lèvres lèchement gonflées. Il la trouva encore plus désirable avec cet air timide qui lui allait mieux que ces sourires enjôleurs qu’elle affichait tous les jours. Lentement, il l’obligea à poser ses yeux sur lui en soulevant son menton. Il lui adressa un sourire amoureux, et déposa doucement ses lèvres contre celles de la jeune femme qui n’eut pas le temps de le lui rendre.

- Je reviens. Surtout ne t’en va pas je t’en pris. Supplia t il près de ses lèvres.
- Ne t’inquiète pas, vas y. Assura elle en lui volant un baiser.

Il se leva donc prestement, non sans déposer une dernière fois ses lèvres sur celles de la jeune femme, et rejoignit la vieille femme qui l’attendait au bout du couloir. Il s’approcha d’elle et celle-ci entra dans une pièce. Il la suivit. Devant lui se tenait une immense bibliothèque. Il y avait tellement de livre dans l’endroit que les murs en semblaient tapissés. Dans un coin se trouvait une cheminée, en marbre marron, où un feu crépitait joyeusement entre deux fauteuils en cuir noir, placés face à face, visiblement des plus confortables. La vieille femme se tenait devant une petite table qui se trouvait près du siège en question. Elle l’attendait les mains croisées dans une attitude plus proche de celle d’une maîtresse de maison que celle d’une femme de chambre.

Shaolan remarqua que ses cheveux, strictement coiffé en un chignon serré, étaient d’une couleur noire ébène, à peine marquée de quelques filets argentés, qui lui donnaient une autre beauté. Ses yeux, d’une couleur unique qui dansait entre le prune et le violet, ne quittaient pas le jeune homme, gardant un sourire confiant sur ses lèvres aux contours à peine ridé. Un sourire qui donnait à son visage porcelaine une expression de profonde quiétude qui rassurait le jeune chinois.

- Venez. L’appela-t-elle doucement.

Il s’approcha donc. Arrivé à sa hauteur, elle lui indiqua de sa main droite un livre qui se trouvait sur la petite table. Un livre ; taille moyenne, ancien et couverture d’un rouge brique, sans aucun doute, le même que celui qu’elle lui avait gracieusement offert et qu’il s’était dépêché de prendre, ne s’attendant sûrement pas à la suite des événements.

- Vous me devez des explications. Commença t il en regardant la vieille femme qui souriait toujours.
- Je pense aussi. Prenez place, Shaolan.

D’un geste, elle lui désigna le fauteuil où il s’assit. Elle prit un autre siège, et il remarqua qu’elle tenait le livre entre ses mains.

- Que voulez vous savoir ? Demanda t elle sans le quitter des yeux.
- Qui êtes vous ?

La vieille femme rit, amusée.

- Je ne sais pas exactement, mais mon dernier prénom était Tomoyo, je crois que vous pouvez m’appeler ainsi.
- Pourquoi m’avez-vous donnée ce livre ce matin ?
- Oh et bien je pensais que cela vous serez salutaire de vivre quelque chose d’unique, en vous faisons retrouver le sens de la vie et de…l’amour.

Elle le regardait avec un sourire au coin de ses lèvres bordées de rides malicieuses. Shaolan était troublé, et au dernier mot se sentit rougir devant les images encore vivaces que son esprit lui imposa.

- Vous pensez donc que ma vie n’est que problèmes. S’exclama t il en fronçant les sourcils

Cette fois ci, c’était bel et bien lui qui s’adressait à la mystérieuse femme. Son autre avait d’ailleurs disparu au moment même où le livre avait refait son apparition dans le décor de ce passé ressurgissant de nulle part.

- Non, voyons non…je dirai plutôt que vous avez fait quelque faux pas en chemin.
- Je ne vous permets pas ! s’emporta t il en se relevant légèrement.
- Allons, cessez d’imiter votre mère, cela ne vous va pas du tout jeune homme.

Le ton, pourtant ni sec, ni en colère, glaça le jeune homme et avec lui, sa colère. Il se rassit normalement et attendit la suite de ses explications qui ne semblaient pas venir.

- Je sais que la vie que vous avez dans le présent n’est pas celle dont vous rêviez et avez besoin.
- Comment pouvez-vous en être sûre ?
- C’est tout le sens de ma vie, de savoir cela.
- Je ne vous suis pas…Avoua t il, perdu
- Ce n’est pas grave, puisque vos véritables questions, ne me sont pas adressées. Dit elle. Je sais que cela ne vous aide pas davantage mais laissez moi finir.

Il acquiesça docilement, attendant la suite.

- En ouvrant le livre, vous avez commencé une histoire, celle-ci, seulement votre présence ici n’est pas un rêve. Vous êtes bel et bien retourné dans le passé. Pourquoi Londres ? Pourquoi cette époque ci ? Je ne saurais vous le dire. Ce livre vous mène là où est votre place, votre véritable place. Il existe des moments dans une vie où l’on se sent piégé, où tout autour de vous n’a plu aucune valeur et que vous vous voudriez être ailleurs, n’importe où mais pas dans votre peau à cet instant précis de votre vie.

Shaolan gesticula un moment sur le fauteuil en cuir, s’enfonce un peu plus dans le siège. Ce que Tomoyo disait, n’était qu’une description troublante de ce qu’était sa vie depuis un certain temps.

- …Vous êtes arrivé à ce point là, ce matin dans votre voiture vous vous demandiez comment vous vous étiez retrouvé dans ce triste état, et si je ne me trompe pas la suite de la journée ne vous a pas vraiment fait changer d’avis. C’est pour tout ceci que vous êtes arrivé dans ma librairie, et c’est pour cela, que je vous ai donné le live que voici. Je ne pense pas que vous vous soyez attardé sur le titre Shaolan ? continua t elle.
- Effectivement non, les titres sont parfois tellement mal choisi que je n’ai pas cru bon d’y prêter attention. Dit il, visiblement honteux.
- Je suis d’accord avec vous. Dit elle en riant. Mais celui-ci aurait pu vous donner une petite idée sur ce qui vous attendez…ou pas, en tout cas, le titre de cet ouvrage est : Lifetimes.

Comme pour prouver ses dires, elle souleva le live et le maintint sur ses genoux. L’inscription gravée, en argent, luisit dangereusement sous le reflet des flammes de la cheminée.

- Vous étiez destiné à recevoir ce livre.
- Je ne crois pas au destin. Assura t il amèrement.
- Pourtant vous devriez, c’est grâce à cela que vous avez franchi les pages du temps. C’est aussi grâce à lui que vous allez redécouvrir le sens de l’amour.
- Je n’aime pas cette jeune femme.
- Je n’ai pas dit cela. Fit elle remarquée en souriant malicieusement.
- Peu importe, je suis marié.
- Là n’est pas la question mon garçon, le divorce sert à réparer ce genre d’erreur.
- Lya n’est pas une erreur. Répliqua t il maladroitement.
- Réessayer, cela manquait affreusement de conviction.
- Quand bien même je n’aimais pas Lya, cela ne change pas le fait que Sakura est ici, et moi là bas. Je ne peux pas rester éternellement ici, et elle…
- Ne choisissez pas pour elle Shaolan. Vous êtes ici avant tout pour changer votre vie, et peut être d’autres…

Elle ne lui laissa pas le temps de méditer sur cette dernière phrase et enchaîna :

- Vous êtes libre de rentrer dans le présent, d’ailleurs vous devriez y repartir maintenant, votre femme reviendra bientôt, je ne pense pas que cela arrangera les choses entre vous deux, si elle ne vous trouve pas chez vous.
- Comment le savez vous ?
- Ne vous encombrez pas de questions dont vous n’avez pas besoin.
- Mais…
- Rentrez.

Sur ce dernier mot, elle se leva, ouvrit le livre et le déposa devant le jeune homme qui n’eut pas le temps de réagir, que déjà les pages commençaient à s’effacer sous ses yeux qui se fermèrent d’eux même.

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