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The Quills
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23 septembre 2007

Chapitre I

L’oublie de ses propres fautes
Est la plus sûre des absolutions.

-Konrad Adenauer

Dimanche sonnait sur les toits des maisons de Londres, sous le doux soleil d’un été naissant. Les cloches ancestrales envahissaient le ciel de leurs tintements singulièrement joyeux tout en se faisant lugubres, appelant à elles les fidèles qui se pressaient aux marches de leurs paroisses, la bible sur le cœur, et l’âme emplie de foi dont certaines croulaient sous le péché d’une soirée au fond d’une bouteille, d’une semaine dans une ruelle, d’un mois d’hésitation ou d’une vie de regrets incessants. Peu d’entre eux, dans leur attitude pieuse, faisaient réellement l’objet de conscience tranquille et de rêve vide de toute trace de fantasmes inassouvis.

L’église du quartier de Whitechapel n’échappait pas non plus à la poussée de fièvre religieuse. Petite, aux longs murs à la blancheur incertaine, la voute de plâtre planant sur les deux rangées de bancs était supportée par six grandes colonnes qui se faisaient face, trois par trois, de chaque côté du lieu de prière. De larges fenêtres, dotées de vitraux aux couleurs variées de blanc, vert, bleu et jaune, offrant un ornement complexe de représentations de la Vierge Marie et autres figures emblématiques religieuses, inspiraient le respect tout en baignant l’endroit de pierre d’une lumière claire et douce, presque sereine.

L’allée se dessinait du seuil des deux grandes portes blanches serpentant entre les banquettes de bois qui étaient, propres certes, mais dont la couleur marron néanmoins se faisait de jour en jour moins prononcée, jusqu’à l’autel qui s’élevait juste assez pour offrir une vue complète de l’ensemble des croyants.

Debout devant son pupitre orné d’une croix sculptée dans le bois qui faisait face aux fidèles, le prêtre, dans son habit blanc et violet, brodé d’un crucifix en argent, relisait son sermon une dernière fois tandis qu’on s’appliquait à mettre en place la seule vraie richesse de la petite église et qui consistait en une croix de taille moyenne, en or, incrustée de petites pierres rouges tout en allumant les deux grandes bougies d’un blanc immaculé. Une odeur d’encens planait dans l’air, imprégnant le sanctuaire d’une aura qui appelait à la dévotion.

En ce jour béni pour tous ceux qui avaient encore un tant soi peu foi en une puissance supérieur, l’homme de Dieu avait décidé de consacrer ses paroles porteuses de sagesse de par son statut, afin d’insister sur la grande place qu’occupait la confession dans la vie de tout un chacun ainsi que les bienfaits de l’absolution que seul Dieu, par l’intermédiaire de l’Eglise seule, pouvait offrir aux âmes égarées. Dans les lignes qu’ils savaient déjà par cœur, il parlait de lui-même ; Lui, ancien pécheur qui avait trouvé la voix du seigneur pour le servir à jamais, lui vouant un dévouement sans faille, emplissant, pour cela, son cœur et son âme de Dieu et son fils.

Les paroissiens prirent place, ouvrant leurs livres sacrés pour se donner bonne conscience sous le regard du christ qui leur semblait vivant tout à coup, accusateur ou bienveillant selon les esprits qui osaient croiser les yeux à demi clos de l’imposante statue.

Les chants géorgiens s’élevèrent alors, apaisant les âmes fautives, faisant même pleurer les rares êtres qui à ce moment là, comme jamais, se sentaient proches de Dieu et de ses anges. Alors ils fermaient les yeux, se laissant aller vers l’inconnu, sous leurs paupières où se dessinait toutes sortes de visions de ce qui ressemblait à un paradis d’un blanc immaculé à l’entendue infinie.

Le prêtre mit fin à la litanie religieuse, afin de débuter son sermon si savamment rédigé tout le long de la semaine, penché au dessus de ses feuilles sur son petit bureau bancal.

« - Vous voici nombreux aujourd’hui en ce beau dimanche symbole de prière, mais aussi d’écoute et de pardon. Je suis serviteur de Dieu, envoyé parmi vous mes frères, pour livrer les mots sacrés mais aussi pour recevoir les vôtres, vos tourments, vos péchés, pour qu’ainsi, chers fidèles vous puissiez avancer sans crainte dans le royaume des cieux quand votre heure sera arrivée ! Dès lors, la confession de vos fautes est elle une nécessité mes frères. Saint Augustin dans les Confessions chapitre 1 du livre XIII a dit : « Je vous invoque, ô mon Dieu, ma miséricorde, qui m'avez créé et qui n'avez point oublié celui qui vous oubliait ». En conséquence, chers enfants, n’oubliez pas que le chemin de la rédemption passe par celui de la confession. Personne ne peut se sauver tout seul, il est de mon devoir de vous aider dans cette tâche…. »

Et l’on écoutait. En silence et pieusement, on l’écoutait parler de confession, d’absolution, de péché et de vie meilleure. De pardon et de conscience chrétienne. L’on aimait ses mots et les sentiments qu’ils éveillaient en soi, et l’espace de ce discours passionné, tous se sentaient profondément croyants, à la foi inébranlable.

« - Je fus comme vous, un homme égaré dans le noir de mes péchés, mais Dieu m’a écouté et entendu mes frères ! Il m’a indiqué le chemin de la droiture, celui qui mène vers lui et son fils, Jésus Christ, Et me voici devant vous, pour vous guider à mon tour sur la route du tout puissant ! Nous sommes tous enfants de Dieu et Dieu est miséricorde …. »

Les cloches résonnèrent une ultime fois, marquant la fin de l’instant de recueillement et celui de l’illusion de chrétienté chez certaines personnes présentes qui se dépêchèrent de rejoindre leur vie, en dehors du lieu de culte. Certains s’arrêtèrent afin d’allumer un cierge en priant pour un proche, un défunt ou simplement pour eux même, quand d’autres attendirent leur tour, assis sur les bancs près du confessionnal, petite cellule retiré dans le coin droit de l’église.

Yunho, après avoir recueilli les remerciements des âmes en paix pour son discours loué de magnifique, s’en alla enfin vers les autres qui désiraient se sentir apaisés. Il leur accorda un sourire confiant et chaleureux avant de disparaître dans la petite alcôve, tirant le rideau noir.

Les uns succédant aux autres, les habitants du quartier vinrent ainsi admettre leurs erreurs qu’ils jugeaient graves. Et Yunho se retenait de soupirer en entendant les récits qui s’éternisaient, tout en se ressemblant inlassablement, ne portant pas en eux la moindres traces de vrais péchés à absoudre. Le tout ressemblant à une longue tirade de dilemmes et des plaintes qui n’en finissait plus. Les gens avaient l’innommable don de rendre complexes les plus petites choses de la vie courante, cela, il ne l’avait assurément perçu qu’en devenant serviteur de Dieu et de son Eglise.

Mais dans ces heures de lassitude au gout de déjà vu, persistait autre chose qui le gardait en attente, assis sur l’inconfortable banc de l’isoloir. Une confession qui, depuis près d’un mois, se faisait tous les dimanches bien après le départ de ces faux pécheurs aux prétendus tourments qui semblaient intarissables. Une personne qui, bien malgré lui, avait su gagner son intérêt au point où il lui arrivait d’y penser bien après sa journée, seul dans le noir de sa petite chambre à l’aspect austère. Ses mots portaient en eux tout le désespoir que sa vie lui insufflait. C’était une femme qui avait mis du temps à venir à lui, trouvant cela lâche de venir ainsi livrer ses secrets les plus profonds à un étranger, même s’il était un prêtre. Alors les premiers jours, elle s’était simplement contenter de relater les banalités qu’il avait coutume d’entendre, et enfin un jour elle débuta le récit de ses vraies pensées, de ses vraies douleurs et il en avait été heureux. Non pas que le malheur d’autrui lui inspirait de la joie, mais ce fut là, la première fois qu’il se sentit enfin confesseur digne de ce nom. Et il l’écouta religieusement, puis essaya de lui apporter le réconfort de ses mots d’homme de foi. Elle avait chuchoté un merci entre ses reniflements qui venaient interrompre ses aveux par moment, avant de s’en aller retrouver sa maison et par là, la source de son malheur : Son mari aux poings douloureux.

« - Pardonnez-moi, mon père, parce que j’ai péché. »

L’homme sursauta légèrement à l’entente de cette voix si familière sans l’être réellement ; Après tout, il ne savait rien de cette femme qui ainsi venait déverser à son oreille toutes les peines et les espoirs que vivre lui inspirait.

« -Parlez sans crainte mon enfant, Dieu vous entend »
« - Je n’ai point su protéger mon enfant quand il est revenu ivre de la taverne, il y a de cela deux nuits. J’ai failli à mon devoir de mère et suis demeurée couchée sur le sol froid et crasseux de la cuisine où il m’avait abandonnée pour ensuite, s’en prendre à ce qui m’est de plus cher en ce monde. J’aurai…J’aurai vo… »

Ses larmes firent écho à ses reniflements alors qu’il serrait inconsciemment les poings. L’impuissance. Ce vain ressentiment contre lui-même, aux allures d’inutilité saisissante qui se plaisait à s’emparer ainsi de ses sens s’éveillait en lui dès que ses sanglots venaient alimenter ses maux.

« -Dites tout mon enfant, il ne faut rien celer »
« -Mon père, je me sais fautive et demande votre grâce et votre pardon »
« -Ce n’est point à moi, ma fille, mais au seigneur qu’il faut diriger votre prière, il est en toute heure présent en votre vie, et vous observe mon enfant, il ne tient qu’à vous de vous adresser à lui »
« -Il doit avoir grande honte de m’avoir ainsi créée…»

Elle baissa la tête sur le carrée de tissu qui lui servait de mouchoir, avec lequel ses doigts jouaient anxieusement, perdant un instant le sens des réalités en se revoyant sur les dalles collantes de sa cuisine, le visage en sang et les membres douloureux, à peine consciente de son propre état.

« -Voyons ma fille, il n’est point bon de parler en ces termes. Dieu aime tous ses enfants et n’a nulle honte à avoir de vous avoir accordé la bénédiction de vous permettre de naître en ce monde. »
« -Mais ma lâcheté n’est elle point méprisable mon seigneur ? Ne suis-je pas mère de cet enfant, chair de ma chair, que j’ai vu de mes yeux trembler sous les gifles incessantes de celui qu’il doit nommer père et lui vouer respect et obéissance ? Quel genre de femme suis-je pour avoir agis de la sorte ? »
« -Le genre de femme qui elle-même était quasi morte non loin de cet abomination, ressentant la douleur de son fils plus qu’elle ne goutait à la sienne. Vous n’êtes point une mauvaise mère, et Dieu vous pardonne votre manque de courage, puisqu’il vous a peut être eu lieu de sauveur »

Dans le silence qui s’imposa, il remercia lui-même le tout puissant de l’avoir ainsi cloué au sol, car il était convaincu que si elle avait eu la force de se relever, un autre coup aurait emporté son âme à jamais. Alors il ne l’aurait plus revue et son seul moment de partage intime aurait lui aussi volé en éclat. Lui, prêcheur et homme d’Eglise, lui qui se devait d’aimer ses semblables, vouait pourtant une haine sans faille à cette homme dont il ignorait le nom, qui osait ainsi porter ses poings sur sa famille. Tout en cet être impie ne lui inspirait que répulsion et dégout mais aussi l’envie vive et pourtant profane de le tuer de ses propres mains. Oui, il pensait à tuer cet homme pour libérer sa famille de ses péchés mortels qui noircissaient son âme et son cœur d’ivrogne incapable. Il se saisit de lui l’envie de lui tordre le coup jusqu’à l’entendre se briser sous ses doigts, fixant son regard ouvert et ahuri où danserait l’ombre de la peur à jamais…

Yunho se redressa vivement sur son siège, se signant trois fois en murmurant quelques paroles qui éloignèrent cette image qui s’imposa à lui d’une brutalité telle qu’il se surprit le cœur affolé et le froid baigné d’une sueur froide. Embrassant le crucifix qui pendant à son cou, l’homme se jura de ne plus avoir de pensées de ce genre, et de pardonner à cet être méprisable, les péchés que Satan se trouvait sage de lui chuchoter comme l’on lui avait instruit au Séminaire.

« -Mon père, puis je me permettre une question avant de m’en retourner à mes occupations ? »
« -Faites, mon enfant ? »
« -Est-ce péché qu’ambitionner la mort de l’homme à qui l’Eglise m’a liée jusqu’à la mort ? »

Le prêtre se raidit dans son isoloir. Se pouvait il qu’ils pensassent mêmement à de funestes dessein ? Allait-elle…Non ! Par tous les saints, il ne laisserait jamais cela se produire au risque de la voir conduite à l’échafaud hurlée par la foule assoiffée de sang. Il se devait d’ôter cette pensée de son esprit chagriné au plus vite, bien que, et il était le premier à en faire pénitence.

« -Mon enfant ceci est sacrilège et blasphème que de porter de telles intentions envers autrui, plus encore quand celui-ci se trouve être votre époux et maître devant Dieu. »

Il lui en couta de prononcer ces paroles d’un ton qui se fit si dur que la pauvre femme se reprit à pleurer, demandant pardon pour ses réflexions dénuées de chrétienté.

« -Ce n’est rien ma fille, nous sommes tous un jour ou l’autre emprunt aux fourbes incitations du malin. Que notre Seigneur et Dieu, Jésus Christ, par sa grâce et son amour des hommes, vous pardonne tous vos péchés, mon enfant; et moi, prêtre indigne, par son pouvoir qui m'est donné, je vous pardonne et je vous absous de tous vos péchés, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen. »

Elle se signa avant de remercier son confesseur pour sa bonté et son écoute, puis se retira. Yunho accota sa tête contre l’une des parois de la cellule, s’abandonnant à un long soupir qui sembla le vider de ses forces pendant quelques minutes où il choisit de demeurer ainsi, avant de se décider à s’en aller vaquer à d’autres occupations. Toutefois, à peine eut il refermé le volet en bois que quelqu’un se prononça à nouveau :

« - Pardonnez-moi, mon père, puisque j’ai péché. »

Le sang, dans le corps du prêtre, ne fit qu’un tour. Ses yeux, venant de s’élargir, reflétaient une sorte de peur sourde qui le glaçait sur son siège, lui coupant toute possibilité de parole.

« -Il y a bien de cela des années que je ne suis point venu à confesse. J’ai commis de bien terribles péchés mon père, oh si vous saviez… »

L’inconnu partit d’un rire de dément qui se répandit en écho le temps de quelques secondes. Il semblait tout à fait disposé à dévoiler ses péchés, mais ne le faisait pas par envie d’absolution ni d’un quelconque pardon : Non, cet homme-là se trouvait en ces lieux pour tout autre chose et Yunho le sentait aussi assurément que sa respiration s’était faite prisonnière de sa gorge.

« -Voyez vous, mon père, il a de cela fort longtemps, j’avais pour compagnon quatre jeunes hommes de bonne famille, à l’esprit vif et à l’amitié d’or. Nous étions si liés, mon père, qu’il survenait souvent que d’aucuns se méprennent, nous prenant pour des frères, ce qui nous amusait grandement à ce propos. Après tout, nous l’étions, d’une certaine manière du moins…Mais abrégeons, je vous sens impatient mon père, n’est ce point ? Oh mais bien sûr, vous n’avez point le droit de vous risquer au moindre commentaire sur mes aveux n’est ce point ? Alors permettez que je poursuive…»

La main de Yunho vint se serrer sur sa croix juste à côté de son coeur qui s’affolait au fur et à mesure des prétendues confessions, racontées sur un ton faussement affligé où vibrait de l’amusement malsain, qui se déversaient de la bouche de l’homme assis de l’autre côté du grillage où il n’osait pas diriger son attention.

« - Et puis…et puis un soir, mon père, oh mon père, un soir effroyable d’ailleurs ! Ils se mirent de concert afin de m’assassiner, mon père. Oh mon père comme j’eus du chagrin, comme je les blâmai si fort, mon père, de m’avoir ainsi laissé dans ce royaume si froid, sous cette terre qui n’était point la mienne…comme je les hais de tout mon être, mon père quand je les ai vu s’enfuir, comme les lâches que j’ai découvert, à mes dépends, qu’ils étaient en vérité. »

Yunho tremblait si fort dans sa terreur que la chaine de son crucifix se brisa, libérant les perles qui s’effilèrent sur le sol froid de la petite église, brisant le silence qui y régnait de tintements aigus. Il n’en tint pas rigueur, toujours tétanisé par le récit qu’on lui tenait :

« -Dites moi, mon père, vous qui dans votre grand savoir, et la grâce que le seigneur semble vous accorder ; Vous pardonnez vous, vous-même, les péchés que votre âme continue de porter depuis ce jour ? Ou dois-je pour avoir réponse, m’adresser au pécheur en vous et non à l’homme d’Eglise ?»

On ne lui répondit pas.

« -Soit.. »

Et la quiétude du sanctuaire fut à nouveau rompue par des bruits de pas qui faillir achever le pauvre prêtre sur son banc de bois. Le rideau noir se retira lentement, glissant sur son support, produisant un fin son de tissu froissé, laissant pénétrer la lumière petit à petit, qui vint aveugler de sa clarté les yeux en larmes du confesseur.

« - Dis-moi Yunho, toi qui t’estime lavé à jamais de tes fautes passées : Crois tu réellement que sous tes habits d’homme d’Eglise, tu n’as plus rien de celui que j’ai jadis aimé comme un frère ? De cet homme qui m’a laissé pour mort ? »

Ces yeux…ce visage, cette voix…J ?

« -C’est impossible….impossible…vous n’êtes pas lui ! Vous n’êtes pas réel ! Vous êtes l’œuvre du malin ! Envoyé ici pour me détourner de ma voie divine.» S’écria Yunho, brandissant le crucifix à sa main dans l’espoir que le petit objet fasse disparaître cette vision démoniaque de sous ses yeux.

Mais l’autre ne disparut pas : il se mit à rire, à rire et à rire d’une telle manière que le prêtre failli en mourir de peur.

« -Dieu que tu es sot mon pauvre Yunho ! Ton avis sur ta personne est il à ce point démesuré que tu te figures digne de vision du Diable ? Pathétique, mon père. »

Il resta là, debout, à contempler le prêtre qui n’avait toujours pas baissé son arme serrée résolument dans son poing, et un dernier éclat de rire échappa ses lèvres.

« -Pardonnez vous, mon père, puisque de nous deux, c’est bien vous, qui avez péché. »

La pénombre retomba dans l’isoloir quand le rideau fut remit d’un geste sec. Yunho ne comprenant toujours pas ce qui venait de se dérouler sous ses yeux, se redressa de toute sa longueur et sortit du petit confessionnal, s’attendant à trouver cet homme issu du passé. Mais son regard ahuri, ne rencontra que les bancs vides mêmement que le reste de la paroisse. Il courut à la porte mais la rue bondée, de marchants et autres personnes, ne lui permit guère de reconnaître l’homme qui avait ébranlé son âme si rudement.

Il se retourna d’un pas lent, croisant la haute statue du Christ. Se dirigeant vers elle, toujours de pas mesurés, Yunho s’agenouilla devant l’autel, son regard levé vers le ciel. Il se signa avant de baisser les yeux, pleurant en silence sa terreur contenue.

« -Pardonnez moi, Seigneur, car il est vrai, que j’ai péché… »

Et dans ses sanglots, il s’effondra aux pieds de son seigneur et maître, qui ne lui accorda point la grâce de lui répondre.

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